Hans Ulrich Lehmann
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur suisse (Biel 1937).
Après des études musicales (violoncelle, théorie, composition) aux conservatoires de Biel, Zurich et Bâle, il a suivi les cours de composition de P. Boulez et de K. Stockhausen à l'Académie de musique de Bâle (1960-1963) et ceux du professeur K. von Fischer à l'université de Zurich. Il a été nommé professeur de théorie à l'Académie de musique de Bâle en 1964, puis professeur de musicologie à l'université (1969) et de composition et de théorie au conservatoire de Zurich (1972), établissement qu'il dirige depuis 1976.
Lehmann porte une attention particulière au timbre instrumental. Sans utiliser l'électronique, il a considérablement élargi l'univers des timbres traditionnels. Il fut parmi les premiers à introduire les accords-flageolets (sons dits Bartolozzi), par exemple dans Mosaik pour clarinette solo (1964), et à utiliser pour les instruments à vent des accords, des sons doubles, des sons-bruits, des quarts de ton glissants, et la simultanéité du jeu et du chant, par exemple dans Konzert pour 2 instruments à vent (flûte et clarinette) et cordes (1969) ou dans Gegen-(bei-) spiele pour 5 instruments à vent (1973). Dans Tractus pour flûte, hautbois et clarinette, il a eu recours aux procédés d'indétermination. La matière sonore de ses œuvres est toujours soumise à des gestes formels simples, facilement saisissables à l'écoute, et repose sur le principe de la transformation timbrale continue (le compositeur parle à ce propos de « musique végétative »). Des ouvrages comme Quod libet pour violon et piano (1974) ou comme … zu streichen pour 2 violoncelles, 2 violons et 2 altos (1975) cherchent à mettre en évidence le côté proprement gestuel de la pratique musicale. On lui doit notamment Quanti I pour flûte solo et orchestre de chambre (1962), Régions pour flûte seule (1963), Discantus I pour hautbois et cordes (1971) et II pour soprano, orgue et orchestre de chambre (1971), Positionen pour orchestre (1971), À la recherche pour 2 orgues et voix (1973), Streuungen pour chœur et orchestre (1975-76), Tantris pour soprano, flûte et violoncelle sur un texte de J. Joyce (1976-77), Kammermusik « Hommage à Mozart » pour orchestre de chambre (1978-79), Kammermusik II pour petit orchestre (1979), Duette pour 3 participants (1980) et Theolalie pour soprano, flûte et violoncelle (1981).