Gui d'Arezzo
en italien Guido d'Arezzo
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Moine bénédictin et théoricien italien (Arezzo vers 990 – ? après 1033).
Il fit ses études en devenant moine à l'abbaye de Pomposa (Ferrare). Il provoqua une véritable révolution dans la tradition musicale (jusqu'alors basée sur le principe de l'imitation du maître) en inventant une nouvelle méthode de notation par laquelle il précise les intervalles à chanter, se servant de six syllabes extraites d'un hymne à saint Jean-Baptiste :
utqueant laxis resonare fibris
mira gestorum famuli tuorum
solve pollutis labii reactum,
ces syllabes formant ainsi l'hexacorde. Les remous qu'il suscite l'obligent à quitter Pomposa. Il se rend probablement en France, à l'abbaye de Saint-Maur-des-Fossés où il serait entré en contact avec des théoriciens aussi avancés que lui. Ensuite, il retourne en Italie et s'installe à Arezzo (l'origine de son nom, Guido d'Arezzo), où il rencontre l'évêque de cette ville, Théobald, qui le nomme professeur à l'école de la cathédrale pour le chant et la théorie musicale. Sa réputation s'étend jusqu'à Rome, où il fut reçu par le pape Jean XIX. L'essentiel de ses idées et de son enseignement est contenu dans les ouvrages suivants : Prologus in antiphonarium-Micrologus de musica ; Regulae rhythmicae ; Epistola ad Michaelem. L'importance de ces ouvrages ne saurait être sous-estimée, car leur influence s'étendit sur tout le Moyen Âge. Néanmoins, il est difficile de déterminer exactement ce qui est purement des inventions de son esprit et ce qu'il a déduit ou développé à partir des travaux des autres, par exemple, la portée que Gui d'Arezzo aurait plutôt perfectionnée, ou encore la célèbre « main guidonienne ».