Nicolas Grenon

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français ( ? v. 1380 – ? 1456).

Dès 1385, il appartient à la cour de Philippe le Hardi à Dijon. Il succède à son frère comme chanoine du chapitre de Saint-Sépulcre à Paris (1399), où il séjourne jusqu'en 1401. Nommé maître des enfants à la cathédrale de Laon (1403-1408), puis maître de grammaire à Cambrai (1408) et maître de musique à la cathédrale de cette ville (1421-1424), il occupe tout naturellement le poste de maître des jeunes choristes du duc de Berry et entre au service de Jean sans Peur lorsque celui-ci remplace son oncle. Accompagnant un groupe de quatre chanteurs formés à la française, il devient chantre à la chapelle pontificale (1425-1427) avant de regagner Cambrai où il termine son existence après un séjour à Bruges. Ses œuvres profanes (cinq chansons à 3 voix, trois chansons à 4 voix), comme sa musique religieuse (quatre motets et un fragment de messe Et in terra), montrent son attachement à l'Ars nova : la complexité d'écriture d'Ave virtus virtutum ou des chansons Se ne vous say ou Je say defait en témoignent, ainsi que le principe de l'isorythmie, une constante de ses motets. Les traits dominants du xve siècle franco-bourguignon se dessinent toutefois : recherche d'une simplification générale mélodique et rythmique, adoption d'un chant syllabique, le tout dans un souci de clarté et d'expression. Mais vivant à un tournant stylistique, Nicolas Grenon ne saurait écrire d'une manière uniforme.