Mikhaïl Fabianovitch Gnessine

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur soviétique (Rostov-sur-le-Don 1883 – Moscou 1957).

En 1901, il entra au conservatoire de Saint-Pétersbourg dans les classes de Rimski-Korsakov, de Liadov et de Glazounov. Il s'est intéressé très tôt au langage harmonique de Mahler et aux différentes musiques orientales. Attiré, d'autre part, par les recherches du metteur en scène Meyerhold tendant à recréer le théâtre à l'antique, il travailla avec lui en 1912-1914, faisant un cours de déclamation musicale et écrivant des chœurs pour Antigone et Œdipe roi de Sophocle. Il enseigna la composition, à partir de 1923, à l'École de musique fondée par sa sœur Elena à Moscou en 1895, puis de 1925 à 1935 au conservatoire de Moscou, de 1935 à 1944 à celui de Leningrad, et de 1944 à 1951 au nouvel institut Gnessine. Fils d'un rabbin, il a écrit des œuvres sur des sujets bibliques et a introduit dans la musique russe la musique traditionnelle juive (Variations sur un thème populaire israélite, 1917 ; Pages du Cantique des cantiques, 1919 ; Chansons israélites sur des textes en yiddisch, 1923-1926 ; Orchestre israélite au bal du gouverneur, 1926). En 1921-1923, il a séjourné en Palestine où il a composé son opéra la Jeunesse d'Abraham. À partir de 1926, les thèmes officiels soviétiques sont venus s'ajouter dans son œuvre aux thèmes orientaux et israélites. Il a chanté avec force les révolutions et la puissance de l'U. R. S. S. dans le Monument symphonique 1905-1917 (1925-26), et l'Armée rouge (1943). Puisant dans les folklores des peuples de l'U. R. S. S., il a écrit Chants populaires de l'Azerbaïdjan pour quatuor, Adyghée pour sextuor, Cinq Chants des peuples de l'U.R.S.S. pour piano à quatre mains. Parmi ses nombreux élèves, il faut citer A. Khatchaturian et T. Khrennikov.