Giuseppe Maria Cambini

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur italien (Livourne 1746 – Bicêtre, Paris, 1825).

Il fut l'élève de Manfredi, mais il n'est pas prouvé qu'il ait aussi travaillé avec le fameux Padre Martini. Il fit représenter à Naples en 1766 un opéra qui échoua complètement, et, après des aventures romanesques (il aurait été esclave en Barbarie), s'installa en 1770 à Paris, où il fut bientôt l'un des auteurs les plus écoutés, notamment dans le genre, alors très prisé, de la symphonie concertante. Il joua pour la première fois au Concert spirituel en mai 1773, et en décembre de la même année parut son opus 1 (une série de quatuors). Il devint un personnage influent, mais c'est sans doute à tort qu'il fut accusé d'avoir empêché l'exécution au Concert spirituel en 1778 de la symphonie concertante pour quatre instruments à vent de Mozart (d'autant que ce dernier parla alors de Cambini en termes assez flatteurs). Durant la période révolutionnaire, il devint directeur de théâtre et écrivit des hymnes pour les fêtes organisées par David. Il tomba ensuite dans l'oubli, bien qu'on trouve dans les premières années du xixe siècle des articles de lui dans l'Allgemeine Musikalische Zeitung et les Tablettes de Polymnie. Il mourut dans le dénuement, selon certaines sources non pas à l'hospice de Bicêtre, mais en Hollande dès 1818. On lui doit de la musique vocale, mais c'est surtout dans le domaine instrumental qu'il triompha dans sa période de grande vogue. Il écrivit ainsi des symphonies, plus de 80 symphonies concertantes, des duos et trios, des quatuors pour diverses formations dont près de 150 quatuors à cordes (1773-1809, plusieurs furent attribués à Boccherini), et plus de 100 quintettes à cordes.