Charles-Hubert Gervais

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Paris 1671 – id. 1744).

Il semble qu'il ait accompli toute sa carrière à Paris et à Versailles. En 1697, il fait représenter, à l'Académie royale de musique, une tragédie lyrique, Méduse, sur un livret de l'abbé Boyer. En 1700, il devient le surintendant et maître de musique du duc d'Orléans. Sa carrière bénéficie alors de la protection de ce prince, grand amateur de musique et compositeur lui-même. Gervais publie un recueil de six Cantates françoises (Ballard, 1712) et, en 1716 (peut-être en collaboration avec le régent), écrit une nouvelle tragédie, Hypermnestre, qui va être reprise jusqu'en 1765. Il compose ensuite un ballet intitulé Amours de Protée (1720). En 1723, Delalande décide de céder trois des quatre quartiers de la Chapelle royale et nomme Ch.-H. Gervais (sans doute appuyé par le régent) au dernier (oct.-déc.). De cette activité nouvelle naissent un grand nombre de motets versaillais, pour la plupart à 6 voix avec 4 instruments concertants, et conservés en manuscrit. Ami de Campra et de Desmarets, Ch.-H. Gervais possède un style élégant, mélodieux et original, influencé, certes, par le maître aixois, mais capable d'émouvoir et non dépourvu de saveur harmonique. Son talent est très caractéristique de la détente dans les mœurs qui se produit en France après la mort de Louis XIV.