Friedrich Cerha
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur et chef d'orchestre autrichien (Vienne 1926).
Élève de Vasa Prihoda pour le violon et d'Alfred Uhl pour la composition à l'école supérieure de musique de Vienne, il a également étudié, à l'université, non seulement la musicologie, mais la philosophie et la philologie germanique. Violoniste, professeur à l'école supérieure de musique de Vienne à partir de 1959, il a séjourné à Rome en 1957, et fondé en 1958 l'ensemble de musique contemporaine Die Reihe, qui a joué à Vienne un peu le même rôle que le Domaine musical à Paris. On lui doit l'achèvement, ou plutôt l'orchestration, des parties manquantes du 3e acte de l'opéra Lulu d'Alban Berg.
Comme compositeur, Cerha est parti des classiques du xxe siècle et des techniques sérielles issues de l'école de Vienne pour développer, à partir de 1956 surtout, un langage personnel qui privilégie la qualité du traitement des matériaux plutôt que des tendances puristes dans le choix de ces matériaux. Il a commencé à écrire dès 1942 (2 lieder pour soprano et piano sur des poèmes de Storm et Mörike), mais l'ouvrage le plus ancien qu'il retient habituellement est Deux Éclats en réflexion pour violon et piano (1956). On lui doit notamment : Espressioni fondamentali pour orchestre (1957) ; Relazioni fragili pour clavecin et orchestre de chambre (1957) ; Enjambements pour 6 interprètes (1959) ; Spiegel I à VII pour grand orchestre et bande magnétique (1960-1971), dont la première exécution d'ensemble a eu lieu au festival de la S. I. M. C. à Graz, en 1972 ; Verzeichnis pour 16 voix a cappella (1969) ; Curriculum pour vents (1972) ; Sinfonie pour orchestre (1975) ; Double Concerto pour violon, violoncelle et orchestre (1973-1976) ; Baal, opéra d'après B. Brecht (1980, créé au festival de Salzbourg en 1981) ; Netzwerk, œuvre scénique (1981) ; Keintate pour voix moyenne et instruments (1982) ; Requiem für Hollensteiner (1984) ; Concerto pour flûtes (1986) ; opéra Der Rattenfänger d'après Zuckmayer (Graz, 1987) ; Monumentum für Karl Prantl (Salzbourg, 1989), Quatuor à cordes no 2 (1991).