Ferenc Erkel

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Pianiste, chef d'orchestre et compositeur hongrois (Gyula 1810 – Budapest 1893).

Issu d'une famille d'origine néerlandaise, il fit ses premières études à Pozsony, commença sa carrière à Kolozsvár (Cluj) et s'installa à Pest en 1834. À l'ouverture du théâtre national en 1838, il en fut nommé premier chef d'orchestre, puis en devint le directeur musical et le demeura jusqu'en 1884. En 1853, il créa les concerts de la Société philharmonique de Budapest, qu'il dirigea jusqu'en 1869. De 1875 à 1886, il enseigna le piano à l'Académie royale de musique et en fut directeur. En 1884, malgré son âge, il fut nommé directeur à vie de l'opéra national de Budapest, qui venait d'ouvrir. L'œuvre d'Erkel dans le domaine lyrique servit, par les sujets qu'elle aborda, à cristalliser une certaine forme de la résistance du peuple hongrois à la domination autrichienne. Après une œuvre de jeunesse, Mária Báthori (1840), il fit représenter en 1844 László Hunyadi, qui met en scène un héros sincère et droit, victime d'un roi félon d'origine allemande. Le librettiste de cette œuvre, Béni Egressy, lui fournit encore le texte de Bánk bán, terminé en 1852 et créé à Pest en 1861. Pourtant, sur le plan musical, Erkel, pas plus dans ses opéras que dans ses partitions symphoniques, n'apparaît comme un rénovateur puisant aux authentiques sources hongroises. Parti des modèles de Rossini, Bellini, Auber et Meyerbeer, il se laissa peu à peu gagner à l'influence allemande, celle de Wagner en particulier, évidente dans ses dernières œuvres, le Roi Étienne (1885) et Ouverture solennelle (1887).

La production d'Erkel comprend dix opéras, six opéras-comiques (dont Sarolta, 1862), l'hymne national hongrois, des musiques de scène, des ouvertures, des pièces pour piano et des œuvres de musique de chambre.