Félicien David

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Cadenet, Vaucluse, 1810 – Saint-Germain-en-Laye 1876).

Initié très jeune aux rudiments de la musique par son père, mais devenu tôt orphelin, il fut placé à l'âge de huit ans dans la maîtrise de l'église Saint-Sauveur à Aix-en-Provence. Une bourse lui permit de poursuivre ses études chez les jésuites, mais il s'échappa de cette école pour travailler dans l'étude d'un avoué et jouer dans l'orchestre du théâtre d'Aix. À treize ans, il composa un quatuor à cordes. En 1829, il accéda au poste de maître de chapelle de Saint-Sauveur. L'année suivante, il se rendit à Paris. Reçu par Cherubini, il montra à ce dernier une pièce vocale, Beatus vir, écrite pour Saint-Sauveur, et fut immédiatement admis au Conservatoire. Gagné à la doctrine des saint-simoniens, il écrivit pour eux des hymnes et partit en 1833, avec quelques autres apôtres, comme missionnaire de leur cause à Constantinople, à Smyrne et en haute Égypte. Reculant devant le choléra, il regagna Paris en 1835, non sans rapporter des visions colorées qu'il résolut de traduire dans ses compositions. Il publia deux recueils pour piano, Mélodies orientales (1836) et les Brises d'Orient (1845), qui eurent peu de succès. Une symphonie, un nonetto pour instruments à vent furent plus tard accueillis avec davantage de faveur ; enfin, en 1844, l'oratorio le Désert, où David résumait toutes ses impressions d'Orient, obtint un triomphe extraordinaire et la carrière du musicien prit vraiment son essor, du moins en France, car quelques concerts qu'il donna en Allemagne n'obtinrent pas le succès escompté.

En 1851, avec la Perle du Brésil, David s'imposa comme compositeur lyrique, et le théâtre devint son domaine de prédilection. Toutes ses créations ne renouèrent certes pas avec le succès du Désert, et un oratorio, l'Eden (1848), salué avec admiration par une partie de la critique, n'emporta pas l'adhésion du public. Mais au théâtre, David obtint plusieurs nouveaux triomphes, notamment, en 1862, avec Lalla Roukh d'après Thomas Moore. Il succéda à Berlioz comme bibliothécaire au Conservatoire, puis à un fauteuil de l'Institut, en 1869.