Jacques Clément ou Jacob Clemens, dit Clemens Non Papa

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur flamand (Flandre ou île de Walcheren v. 1510 – Dixmude v. 1556).

Maître de chant et prêtre à Saint-Donatien de Bruges (1544), puis maître de chapelle du duc d'Aerschot, Philippe de Croy, à Beaumont, Clemens non Papa devint chantre et compositeur à la cathédrale de Bois-le-Duc (1550) avant d'occuper le poste de maître de chapelle à Dixmude où il mourut au printemps 1556.

L'importance des publications dont il fit l'objet de son vivant témoigne de l'estime dans laquelle le tenaient tous les grands éditeurs, notamment Attaïngnant (Paris), Susato (Anvers), et surtout Phalèse (Louvain), qui édita ses messes (1556-1559), 8 livres de motets et 4 livres de Souterliedekens (psaumes en néerlandais sur des mélodies populaires). Mais ce n'est qu'à partir de 1546, époque de ses premières relations avec Susato, qu'il prit l'habitude de se dénommer Clemens non Papa, pour se démarquer non du pape Clément VII (mort en 1534), comme on l'a affirmé longtemps, mais d'un poète religieux vivant à Ypres et appelé le « père Clemens », en latin « Clemens papa ».

Son sens polyphonique, parfois objet de comparaison avec Palestrina, prend appui sur un style imitatif et des formules concises ; une certaine nervosité mélodique et rythmique fait oublier un langage largement fondé sur des formules préexistantes qui expliquent peut-être sa fécondité. E. Lowinsky a cru trouver chez lui des marques de l'usage d'un chromatisme secret, échappant à l'écriture parce que réprouvé par l'Église. Cette thèse a été mise en pièces par Bernet Kempers.