Ján Cikker

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur slovaque (Banská Bystrica 1911 – Bratislava 1989).

Orphelin de père dès l'âge de quatre ans, il doit à sa mère sa première formation musicale, en particulier au piano. De 1930 à 1935, il étudie au conservatoire de Prague, avec Křička (composition), Dědeček (direction d'orchestre) et Wiedermann (orgue). Il se perfectionne auprès de Novák, puis de Weingartner à Vienne (1936-37). Dès 1939, il enseigne la théorie musicale au conservatoire de Bratislava, et est nommé lecteur à l'Opéra national slovaque. Depuis 1951, il est professeur de composition à l'École supérieure de musique et d'art dramatique de Bratislava. Sa première période de création touche essentiellement les formes instrumentales (1re Symphonie en ut, 1930 ; Épitaphe, 1931 ; Prologue symphonique, 1934 ; Caprice, 1936 ; Symphonie « le Printemps », 1937 ; Symphonie 1945 [1974-75] ; Concertino pour piano, 1942 ; Idylle, ballet, 1944). Puis, en 1953, il s'oriente vers la scène. On lui doit six opéras : Juro Janosik (1954) sur un livret de Stefan Hoza, Beg Bajazid (1957) sur une vieille ballade slovaque contant un épisode historique du xvie siècle, Mr. Scrooge (1959, 1re représentation 1963) d'après un conte de Noël de Dickens, Résurrection d'après Tolstoï (1962), qui se rapproche de l'opéra de Berg, le Jeu de l'amour et de la mort d'après le drame de Romain Rolland (1969-1973), enfin Coriolanus d'après Shakespeare (créé à Prague en 1974). L'ensemble de son œuvre, très abondante, s'appuie sur un style vigoureux, une harmonie de timbres fort évoluée, un sens dramatique naturel qui fait de Cikker le maître incontesté de l'école slovaque contemporaine.