Antonio Caldara

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur italien (Venise 1670 – id. 1736).

Élève de Legrenzi, il fut violoncelliste et chantre à Saint-Marc de Venise, maître de chapelle du duc de Mantoue (1700-1707), compositeur attaché au théâtre San Giovanni Crisostomo à Venise (1707-1709), maître de chapelle du prince Ruspoli à Rome (1709-1716). Ayant, durant l'été 1708, collaboré à Barcelone aux fêtes des noces du prétendant (contre Philippe V) au trône d'Espagne, il fut appelé plus tard à Vienne par ce souverain, devenu empereur sous le nom de Charles VI. Nommé en 1716 vice-maître de chapelle impérial sous l'autorité de Johann Joseph Fux, il demeura à Vienne jusqu'à sa mort.

Sa production fut immense : quelque 87 ouvrages lyriques (dont Don Quichotte, 1727 ; Mithridate, 1728 ; La Clemenza di Tito, 1734, sur le livret de Métastase qui fut aussi utilisé par Mozart), plus de 30 oratorios et 30 messes, des motets et pièces sacrées diverses, une centaine de cantates profanes, des sonates, sonates en trio, quatuors, un septuor, des pièces pour clavecin. Son œuvre, qui fut connue de Haydn, de Mozart et des compositeurs de l'école de Mannheim, est à la croisée des chemins entre le baroque et le préclassicisme. Son art, fondé sur un don mélodique exceptionnel et une grande science du contrepoint, se réfère au style instrumental de Corelli, au style polychoral des Gabrieli, à l'opéra vénitien, mais fait place aux prouesses vocales de l'école napolitaine, et offre des lignes flexibles, un lyrisme enveloppant, une intériorisation des sentiments, qui viennent d'Europe centrale plus que d'Italie, et annoncent davantage l'apogée du xviii siècle qu'ils ne rappellent celle du xviie.