Nadia Boulanger

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Femme compositeur et pédagogue française (Paris 1887 – id. 1979).

Dès son enfance, elle aima profondément la musique et se passionna toute sa vie pour son enseignement. Élève de Guilmant pour l'orgue et de Gabriel Fauré pour la composition au Conservatoire de Paris, elle obtint le second grand prix de Rome en 1908. Elle fut le guide affectueux de sa jeune sœur Lili. Elle devint assistante à la classe d'harmonie du Conservatoire de Paris (1909-1924), professeur à l'École normale de musique (1920-1939) et au conservatoire américain de Fontainebleau (1921-1939) où elle enseigna l'harmonie, le contrepoint, l'histoire de la musique. De 1940 à 1945, elle professa aux États-Unis et donna des concerts à la tête de l'Orchestre symphonique de Boston et de l'Orchestre philharmonique de New York. Nommée professeur à la classe d'accompagnement du Conservatoire de Paris en 1945, elle prit la direction du conservatoire américain de Fontainebleau en 1950.

Il est impossible de citer tous les musiciens connus, venus du monde entier, qui furent, à leurs débuts, les élèves de cette pédagogue extraordinaire. Nadia Boulanger joua un rôle capital pour les rapports musicaux entre la France et les États-Unis. Elle eut toujours le souci de servir la cause des jeunes musiciens qu'elle estimait de valeur. Le rayonnement de son enseignement a éclipsé ses dons de compositeur, de pianiste et de chef d'orchestre. Elle composa peu, mais se dévoua à faire connaître, outre les œuvres de sa sœur, celles des maîtres français de la Renaissance, celles de Bach, de Schütz. Elle a particulièrement contribué à la redécouverte des madrigaux de Monteverdi qui, encore inconnus du grand public, furent enregistrés par un ensemble vocal et instrumental qu'elle dirigeait elle-même du clavier. En 1977, l'Académie des beaux-arts lui remit sa grande médaille d'or. Parmi ses nombreuses activités, elle fut également maître de chapelle du prince de Monaco. Ses œuvres comprennent des pièces d'orgue, une Rhapsodie pour piano et orchestre, une cantate, Sirène, un cycle de mélodies écrit en collaboration avec Raoul Pugno, les Heures claires, et une œuvre lyrique inédite, la Ville morte, d'après Gabriele D'Annunzio (également avec R. Pugno).