Boguslaw Schäffer
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur et théoricien polonais (Lvov 1929).
Il fit ses études de violon, puis de composition, avec A. Malawski à Cracovie, obtint son diplôme de musicologie à l'université de Cracovie en 1953, et, depuis 1963, est titulaire de la chaire de composition à l'École supérieure de musique de cette ville. Il commença sa carrière comme théoricien de la musique nouvelle, publiant en 1958 un ouvrage intitulé la Musique nouvelle. Problèmes de la technique de composition contemporaine, et assumant les fonctions de rédacteur en chef de la revue Ruch Muzyczny. Auteur en 1953 de la première œuvre dodécaphonique polonaise (Musique pour cordes : Nocturne), il écrivit d'abord une série d'œuvres encore relativement « classiques » comme Quattro Movimenti pour piano et orchestre (1957), Tertium datur pour clavecin et instrument (1958) et Monosonata pour vingt-quatre instruments à cordes (1959), puis élargit ses préoccupations en direction des rapports de la musique à des phénomènes tels que l'image, le graphisme, l'espace, la gestique.
À partir de 1963, il composa une série de pièces de théâtre musical où l'action scénique ainsi que le jeu instrumental assument un rôle aussi fondamental que le résultat sonore lui-même : ainsi Tis-Mw2 (1962-63), composé à l'intention de l'ensemble Mw2 de Cracovie pour un acteur, un mime et une ballerine accompagnés de deux pianos, une chanteuse, une flûte et un violoncelle, ou encore Out of Tune pour soprano et violoncelle (1972).
Il explora aussi le happening, avec notamment Non-Stop pour piano (1960), Expressive Aspects pour flûte et soprano (1963), Creative Act (1968), ou Negative Music pour n'importe quel instrument (1972).
Ses « musiques d'action » comme Quartet SG pour ensemble de musiciens (1968) ou Synectics pour trois exécutants (1970) se situent entre le voir et l'entendre, et, d'une façon générale, sa démarche rejoint la signification toujours donnée par John Cage à la notion d'expérimental.
Il s'est en outre intéressé à l'écriture musicale et aux partitions graphiques, par exemple dans Free Form no 1 (1972), à l'électroacoustique, comme dans Synthistory : Electronic Music (1973), et au jazz (Blues no 2 pour ensemble instrumental, 1973). Citons encore Missa elettronica pour chœur de garçons et bande (1975), Heideggeriana pour ensemble (1979), Autogenic Composition pour soprano, flûte, violoncelle, piano et quatre acteurs (1980), Cinq Introductions et Un épilogue pour petit orchestre de chambre (1981), et l'ouvrage théorique Introduction à la composition (1976).