Agnus Dei

(lat. ; « agneau de dieu »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Triple invocation faisant allusion à la métaphore employée par saint Jean-Baptiste pour désigner Jésus dans l'Évangile selon saint Jean (reprise par l'Apocalypse). Insérée au début du viiie siècle dans l'ordinaire de la messe par le pape Sergius Ier, elle répétait d'abord trois fois miserere nobis ; la dernière invocation fut remplacée au xe siècle par dona nobis pacem pour préparer le baiser de paix, puis cette dernière phrase fut comprise comme une demande de délivrance des guerres, et l'est restée spécialement dans les messes avec orchestre des xviiie et xixe siècles, où elle s'accompagne souvent d'un figuralisme guerrier (trompettes, etc.). Aux messes des morts, l'invocation devient dona ei(s) requiem (sempiternam) [« donnez-lui (leur) le repos » ­ on ajoute la 3e fois « éternel »].

L'Agnus Dei était d'abord chanté a clero et populo (« par le clergé et le peuple »), puis il est passé au chant de la chorale au même titre que les quatre autres pièces chantées de l'ordinaire dont il forme ainsi le no 5 et dernier ; il fait partie à ce titre de la messe polyphonique normale, qu'il clôt à partir du xve siècle. Au xvie siècle, il n'est pas rare de le voir écrit à cinq voix quand le reste de la messe est écrit à quatre. Toutefois, les messes de Requiem ayant pris l'habitude de traiter polyphoniquement le propre aussi bien que l'ordinaire, il n'en est plus, sauf exception, la pièce terminale.