Theodor Wiesengrund Adorno

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Philosophe, musicologue et critique allemand (Francfort-sur-le-Main 1903 – Viège, Suisse, 1969).

Il étudia la musicologie à l'université de Vienne, et travailla la composition avec Alban Berg. Critique musical à l'Anbruch, il en devint le rédacteur en chef (1928-1931). Nommé maître de conférences à Francfort-sur-le-Main (1931), Adorno dut s'exiler deux ans plus tard, et, après un bref passage à Paris, s'installa aux États-Unis. De retour en Allemagne en 1949, il fut titulaire de deux chaires de philosophie et de sociologie à l'université de Francfort et, dès lors, occupa une place éminente tant sur le plan philosophique et politique que sur le plan musical.

Préoccupé avant tout de l'art actuel, et de son devenir au sein de la société, l'auteur de la Philosophie de la nouvelle musique apparaît comme le créateur d'une nouvelle critique musicale qui se caractérise par une dialectique rigoureuse, héritée de Hegel. Sans négliger pour autant la psychologie du créateur et l'aspect concret des œuvres, Adorno réserve une part importante à la sociologie. Il ne se contente pas de superposer les considérations théoriques, techniques, esthétiques et sociologiques, mais les articule entre elles et, par une analyse pénétrante à plusieurs niveaux, parvient à une connaissance globale qui, non seulement ne laisse rien échapper, mais encore ouvre à la pensée tant musicale que philosophique de larges et neuves perspectives.

Principaux écrits : Versuch über Wagner (Francfort, 1937-38. Trad. française : Essai sur Wagner, Paris, 1966) ; Philosophie der Neuen Musik (Tübingen, 1949. Trad. française : Philosophie de la nouvelle musique, Paris, 1962) ; Mahler (Francfort, 1960. Trad. française : Mahler, une physionomie musicale, Paris, 1976) ; Einleitung in die Musiksoziologie (Francfort, 1962) ; Quasi una Fantasia, Musikalische Schriften II (Francfort, 1963. Trad. française partielle : Vers une musique informelle dans la Musique et ses problèmes contemporains, Paris, 1963) ; Moments musicaux (Francfort, 1964) ; Impromptus (Francfort, 1968) ; Alban Berg, der Meister des kleinsten Übergangs (Vienne, 1968).