tubulopathie ou néphropathie tubulaire ou tubulonéphrite

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Toute maladie rénale caractérisée par une atteinte des tubules rénaux.

Les tubulopathies peuvent être aiguës ou, beaucoup plus rarement, chroniques.

TUBULOPATHIES AIGUËS

Aussi appelées nécroses tubulaires aiguës, elles se caractérisent par une destruction des cellules qui bordent le tubule rénal. Elles sont dues à la prise excessive de certains médicaments (antibiotiques, par exemple), à l'absorption de toxiques (tétrachlorure de carbone, mercure, plomb) ou liées à un état de choc (choc septique, hémorragique ou hypovolémique, défaillance cardiaque aiguë, etc.).

Symptômes et signes

Les tubulopathies aiguës se manifestent par une insuffisance rénale aiguë dont témoignent une élévation brutale du taux d'urée et de créatinine dans le sang et, souvent, une anurie (arrêt de la sécrétion d'urine).

Traitement

Il vise avant tout la cause de la maladie (arrêt de la prise du médicament, traitement du choc, etc.). Dans les cas les plus graves, une dialyse peut s'imposer en attendant la guérison, qui survient en quelques jours ou quelques semaines avec la régénération spontanée des cellules tubulaires. La nécrose tubulaire aiguë guérit le plus souvent sans séquelle.

TUBULOPATHIES CHRONIQUES

Les tubulopathies chroniques sont des troubles fonctionnels et/ou anatomiques qui peuvent atteindre différents segments du tubule rénal.

Elles peuvent être soit congénitales, et alors parfois héréditaires et plus ou moins graves et complexes, soit acquises, et alors isolées ou intégrées à des néphrites interstitielles chroniques.

Les tubulopathies chroniques congénitales ont des expressions cliniques très variables selon le défaut tubulaire en cause :

— le diabète rénal se traduit par la présence de glucose dans les urines alors que le sujet n'est pas atteint de diabète sucré ; il n'entraîne aucun trouble et ne nécessite pas de traitement ;

— un défaut de réabsorption tubulaire des acides aminés (par exemple la cystine) se traduit par une lithiase (présence de calculs) récidivante ;

— les pertes d'électrolytes par défaut de réabsorption tubulaire ont des symptômes très divers selon l'électrolyte en cause : rachitisme vitaminorésistant pour le phosphore, hypercalciurie responsable de calculs urinaires récidivants pour le calcium, etc. ;

— une insensibilité du tube collecteur (dernier segment du tubule) à l'hormone antidiurétique provoque un diabète insipide néphrogénique caractérisé par une polyurie (émission d'une quantité d'urine très importante et diluée) ;

— une acidose tubulaire entraîne une acidification du sang par fuite urinaire de bicarbonates ;

— d'autres tubulopathies sont beaucoup plus complexes, comme le syndrome de Fanconi, qui associe plusieurs défauts tubulaires portant notamment sur la réabsorption du glucose, des acides aminés, du phosphore et des ions H+ et se traduit par une acidose métabolique (acidification des liquides de l'organisme), une déshydratation et une diminution du taux de calcium sanguin.

Les tubulopathies chroniques acquises sont le plus souvent dues à la prise de médicaments (lithium, amphotéricine) ou à une intoxication (plomb, cadmium). Elles peuvent aussi apparaître au cours de l'évolution de certains syndromes néphrotiques particulièrement graves et prolongés ou en cas de rejet d'une greffe rénale.