syndrome de fatigue chronique ou encéphalite myalgique ou encéphalomyélite myalgique ou fatigue chronique postvirale ou syndrome des yuppies

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Terme désignant la manifestation chez un individu d'un ensemble variable de troubles subjectifs, dominés par une fatigue durable, sans cause organique connue.

Bien que le syndrome de fatigue chronique (S.F.C.) ait été reconnu par l'Organisation mondiale de la santé, la nature exacte de cette maladie, et son existence même, sont encore l'objet d'une assez vaste controverse. On le distingue de la fatigue accompagnant de nombreuses maladies organiques.

Le S.F.C. est observé dans un grand nombre de pays, sa fréquence variant de 2 pour 100 000 à 1 %. Il touche principalement les femmes (dans 80 % des cas), et survient entre 20 et 50 ans – le plus fréquemment aux alentours de 35 ans.

Causes

Les causes du S.F.C. ne sont pas connues. Plusieurs hypothèses ont été avancées, dont aucune n'a jusqu'à maintenant été étayée expérimentalement. Il pourrait résulter, de façon non exclusive, d'un dysfonctionnement immunitaire ou neurohormonal, impliquer un agent infectieux, notamment viral (l'E.B.V., responsable de la mononucléose infectieuse, virus herpétiques, entérovirus ou rétrovirus), ou encore faire intervenir des facteurs psychologiques (stress, surmenage, dépression masquée), voire génétiques.

Symptômes et signes

Le S.F.C. se déclare subitement, le plus souvent à l'occasion d'une affection virale ordinaire (rhume, grippe, mononucléose infectieuse). Les symptômes, très variables d'un cas à l'autre, sont dominés par une fatigue durable (plus de 6 mois) et inexpliquée, qui entraîne une diminution de l'activité, et que le repos ne dissipe pas. Peuvent s'y greffer d'autres manifestations, telles que des maux de gorge, des maux de tête, des douleurs articulaires ou musculaires, une légère température, des sueurs nocturnes, des difficultés de concentration ou de mémorisation. L'intensité de ces symptômes peut fluctuer avec le temps. Il n'existe par ailleurs aucun signe biologique ni morphologique.

L'évolution est variable, souvent entre 2 et 6 ans, parfois plus. Elle mène dans certains cas vers une fibromyalgie.

Traitement

En l’absence de cause clairement connue, le traitement est empirique. La prise de « fortifiants », de vitamines, d’oligoéléments, de médicaments homéopathiques est inefficace. L’exercice physique modéré et la relaxation peuvent être utiles. L’utilisation à faible dose de médicaments antidépresseurs sérotoninergiques peut améliorer la situation. Il importe surtout de mettre les patients en confiance, de les rassurer, de leur expliquer que le syndrome guérit pratiquement toujours après des mois, voire des années d’évolution.