réflexe conditionné

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Réponse acquise et entretenue sous l'effet d'un premier stimulus auquel on associe un second stimulus, qui est ensuite substitué au premier et qui provoque alors la même réponse que le stimulus initial.

Cette technique de conditionnement fut présentée pour la première fois en 1903 par le médecin et physiologiste russe Ivan Petrovitch Pavlov.

Il existe plusieurs degrés de réflexes conditionnés. Dans le « réflexe excitant » (premier degré), on donne à un chien un morceau de viande, qui le fait saliver en même temps que retentit une sonnerie. Ultérieurement, la sonnerie, perçue isolément, suffit à faire saliver le chien.

Dans le « réflexe d'inhibition » (second degré), on associe à la sonnerie un autre excitant. Si l'on présente au chien de la nourriture en même temps que le nouvel excitant, mais sans lui faire entendre la sonnerie, il ne salive pas. L'Américain Ernest Hilgard, explorant les processus cognitifs, a expérimenté le « conditionnement instrumental » (1941), par lequel l'animal qui a faim doit finalement être capable de reconnaître le levier lui permettant d'obtenir à manger.

Pour Pavlov et ses successeurs (Wladimir Bechterev, John Watson et les béhavioristes), le comportement humain est une somme hiérarchisée de réflexes conditionnés, régie par des interactions cérébrales complexes et qui fonde l'unité de la psychologie et de la physiologie. La pathologie mentale serait une pathologie « apprise », comparable à un conditionnement renforcé : plus un sujet phobique craint la foule, par exemple, plus il se trouve de justifications pour l'éviter. Par son côté mécaniste, l'école réflexologique a été souvent critiquée. La réflexologie est cependant à la base des thérapies comportementales, qui consistent à apprendre à un sujet à remplacer un comportement inadapté dû à un conditionnement néfaste par un conditionnement adapté.