néphrite interstitielle ou néphropathie interstitielle

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Maladie caractérisée par une atteinte du tissu rénal interstitiel (tissu de soutien des néphrons).

Selon leur mécanisme, on distingue deux grands types de néphrite interstitielle.

NÉPHRITES DUES À UNE ATTEINTE DU TISSU INTERSTITIEL PAR VOIE URINAIRE

Appelées également néphrites interstitielles par voie ascendante, ou pyélonéphrites, elles sont dues à une infection ou à une malformation des voies excrétrices (calices, bassinets, uretères, vessie, urètre).

Les pyélonéphrites aiguës n'atteignent le plus souvent qu'un seul rein. D'origine bactérienne (dues, par exemple, à un colibacille), parfois favorisées par la présence d'un calcul urinaire, elles affectent généralement des femmes jeunes déjà atteintes d'une inflammation vésicale (cystite) non traitée. Elles se traduisent par des douleurs lombaires vives, accompagnées de frissons et de fièvre. Leur traitement repose sur l'administration d'antibiotiques ; ceux-ci doivent être pris pendant plusieurs semaines afin d'éviter les rechutes.

Les pyélonéphrites chroniques peuvent atteindre un seul rein ou les deux. Elles sont la conséquence d'infections urinaires récidivantes, généralement dues à des anomalies congénitales ou acquises des voies excrétrices, qui favorisent ou gênent l'écoulement des urines. Si la pyélonéphrite n'atteint qu'un seul rein, elle n'a pas de conséquence sur la fonction rénale. Si elle est bilatérale, elle entraîne progressivement une insuffisance rénale. Le traitement vise avant tout à juguler l'infection et à soigner, souvent chirurgicalement, l'anomalie en cause.

NÉPHRITES DUES À UNE ATTEINTE DU TISSU INTERSTITIEL PAR VOIE SANGUINE

Elles surviennent lorsque le sang véhicule jusqu'aux reins un agent infectieux (septicémie), toxique (par exemple, une molécule médicamenteuse) ou antigénique ; on parle, dans ce dernier cas, de néphropathie interstitielle immunoallergique. Ces néphrites affectent toujours les deux reins.

Les néphrites interstitielles aiguës sont liées à l'absorption de certains toxiques ou dues à des réactions allergiques, notamment à certains médicaments. D'apparition brutale, elles se traduisent généralement par une insuffisance rénale aiguë. Dans les formes les plus sévères, il faut recourir à une épuration du sang par hémodialyse en attendant la guérison, qui survient le plus souvent spontanément, en quelques jours ou en quelques semaines.

Les néphrites interstitielles chroniques sont dues essentiellement à des affections métaboliques (hypercalcémie ou hypokaliémie chroniques, oxalose) ou à l'accumulation dans le rein de substances toxiques (analgésiques, lithium, certains médicaments anticancéreux comme le cisplatine, etc.). Les lésions qu'elles entraînent sont irréversibles et risquent d'aboutir à une insuffisance rénale chronique nécessitant une épuration du sang par hémodialyse à vie, voire une greffe de rein.