maladie de Wilson ou dégénérescence hépatolenticulaire

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Affection héréditaire liée à une accumulation de cuivre dans les tissus et les organes, en particulier dans le foie et l'encéphale.

La maladie de Wilson est une affection rare, due à l'atteinte d'un gène localisé sur le chromosome 13, qui se transmet sur un mode autosomique (par les chromosomes non sexuels) récessif (le gène porteur doit être reçu du père et de la mère pour que la maladie se développe chez l'enfant). Son mécanisme, mal connu, pourrait être soit une insuffisance de la synthèse de céruléoplasmine (protéine qui fixe normalement le cuivre de l'organisme et permet son élimination), soit une affinité excessive des protéines des différents tissus de l'organisme, en particulier du foie, pour le cuivre.

Symptômes et signes

La maladie se manifeste le plus souvent entre 5 et 40 ans et se traduit par des manifestations neurologiques et hépatiques.

Chez l'enfant, on observe la forme choréo-athétosique, qui associe des mouvements anormaux involontaires des membres et un tremblement qui va s'aggravant.

Chez l'adulte, la forme appelée dystonique est la plus fréquente. Les symptômes ressemblent à ceux de la maladie de Parkinson : rigidité, visage figé (rictus), ralentissement des mouvements, marche à petits pas, élocution difficile et, parfois, tremblement modéré.

Les manifestations hépatiques sont celles d'une cirrhose, sans qu'aucune de ses causes habituelles ne soit présente. L'atteinte évolue vers une destruction du foie et une hypertension portale.

Chez l'enfant comme chez l'adulte, la maladie de Wilson peut s'accompagner de crises d'épilepsie et de troubles psychiques : troubles du caractère et de l'humeur, épisodes psychotiques, voire, plus tard, détérioration intellectuelle conduisant à la démence.

Diagnostic

Il repose sur la mise en évidence d'un anneau péricornéen, l'anneau de Kayser-Fleischer, lié à un dépôt de cuivre. Cet anneau, de couleur brun-rouge ou brun-vert, est parfois visible à l'œil nu à la périphérie de la cornée, mais, le plus souvent, il n'est mis en évidence que par l'examen au biomicroscope. La concentration de céruléoplasmine dans le sang est anormalement faible et celle du cuivre dans les urines, anormalement élevée. Le taux de cuivre dans le sang est variable, au-dessus ou au-dessous du taux normal. Les altérations des tests biologiques hépatiques (augmentation du taux sanguin de transaminases et de bilirubine, notamment), voire la ponction-biopsie du foie, révèlent une cirrhose et un excès de cuivre. Le scanner cérébral montre fréquemment des signes d'atrophie cérébrale et, dans environ la moitié des cas, des zones d'hypodensité, dues à la présence de dépôts de cuivre dans la région des noyaux gris centraux.

Traitement et pronostic

Le traitement repose sur un régime pauvre en cuivre (limitation de la consommation de foie, de chocolat, de poisson, de viande, de légumes secs, de noix, de champignons) et sur l'administration d'un médicament (dont les doses sont progressivement augmentées), la D-pénicillamine, qui se lie au cuivre et permet l'élimination de celui-ci dans les urines. Les manifestations neurologiques et les troubles psychiques régressent le plus souvent sous traitement, les résultats étant d'autant meilleurs que les soins ont été entrepris plus tôt. Cependant, quand le traitement est commencé trop tard, les symptômes s'aggravent, et le pronostic de la maladie est parfois sévère.

Dépistage

Dès que cette maladie héréditaire est découverte chez un sujet, une enquête génétique est faite dans sa famille. Chez les sujets à risque mais qui ne présentent aucun symptôme, on fait régulièrement des dosages sanguins de céruléoplasmine et de cuivre de façon à dépister le plus tôt possible une éventuelle maladie de Wilson.