fécondation in vitro (F.I.V.) ou F.I.V.E.T.E. (fécondation in vitro et transfert d'embryon)

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Méthode de procréation médicalement assistée consistant à prélever chez une femme un ovule, à le féconder artificiellement en laboratoire puis à le replacer dans la cavité utérine.

La fécondation in vitro, ou F.I.V., a pour la première fois permis la conception d'un enfant viable en 1978, en Grande-Bretagne. En France, le premier « bébé éprouvette » est né en 1982, à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart. Au Canada, c'est également en 1982 qu'a eu lieu la première naissance d'un enfant issu de ce mode de fécondation ; en Belgique, en 1983 ; en Suisse, en 1985. Aujourd'hui, le taux de réussite de la fécondation in vitro est d'environ 25 % de naissances par ponction d'ovocytes réalisée.

La mise au point des techniques de fécondation in vitro dans les années 1970 a valu le prix Nobel de médecine 2010 au physiologiste britannique Robert G. Edwards pour ses travaux menés avec le gynécologue Patrick Steptoe.

Indications

Le recours à la fécondation in vitro est indiqué quand la stérilité d'un couple désireux d'avoir un enfant est due, chez la femme, à un obstacle situé dans les trompes de Fallope (absence de trompes, trompes bouchées), qui empêche la rencontre des spermatozoïdes et de l'ovule. Actuellement, d'autres indications peuvent bénéficier de la fécondation in vitro : stérilité inexpliquée, stérilité immunologique, stérilité masculine, indication génétique.

Technique

La technique, complexe, est pratiquée dans des centres spécialisés et agréés. Elle se déroule en plusieurs phases.

La 1re phase consiste en la stimulation de l'ovulation. La femme reçoit, durant la première semaine du cycle, des injections d'hormones qui activent la maturation de plusieurs ovules (alors qu'un seul parvient normalement à maturité durant le cycle physiologique). Cette phase est surveillée par des dosages hormonaux sanguins et par des échographies qui montrent le développement des follicules ovariens contenant les ovules. À partir du 8e jour, les prélèvements sanguins et les échographies ont lieu toutes les 24 ou 48 heures. Ils permettent d’adapter le traitement et d’éviter le risque d’hypo- ou d’hyper-stimulation.

La 2e phase est celle du recueil des gamètes (cellules sexuelles). Immédiatement avant l'ovulation, déclenchée par injection d'hormone chorionique gonadotrophique (h.C.G.), un prélèvement des ovules est effectué par ponction des follicules ovariens par voie vaginale sous contrôle échographique. D'autre part, le sperme de l'homme est recueilli après masturbation.

La 3e phase est la réunion des gamètes. Au laboratoire, les ovules sont isolés du liquide folliculaire et, environ 2 heures après la ponction ovarienne, sont inséminés par les spermatozoïdes et placés dans un incubateur ; 48 heures plus tard, l'examen sous microscope met la fécondation en évidence.

La 4e phase est la phase de replacement d’un ou deux embryons dans l’utérus maternel ; 2 (ou 3) jours après la ponction, les embryons sont déposés dans la cavité utérine par voie vaginale. Les transferts se font sous contrôle échographique. Un traitement progestatif, ayant pour but de favoriser l'implantation du ou des embryons, est prescrit ; 14 jours plus tard, le dosage sanguin de l'hormone chorionique gonadotrophique permet de confirmer la grossesse ou l'échec du replacement.

Les chances de grossesse augmentent avec le nombre d'embryons replacés, mais le risque de grossesse multiple incite la plupart des équipes médicales à limiter ce nombre à 2, très exceptionnellement 3. Les embryons surnuméraires peuvent être congelés, avec l'autorisation des géniteurs, afin de servir pour d'éventuelles réimplantations ultérieures.

La maturation in vitro s’adresse à des femmes ayant de très nombreux follicules (plus de 24), chez lesquelles la stimulation de l’ovulation augmente le risque de grossesse multiple et peut provoquer des effets indésirables secondaires (nausées, distension abdominale, voire ascite, etc.). Les ovocytes prélevés sans stimulation au 8e – 10e jour du cycle sont maturés in vitro pendant 24 ou 48 heures avant d’être fécondés.

Le dépistage de maladies génétiques sur l'embryon est autorisé en France depuis 1999 (diagnostic préimplantatoire ou DPI). Il est pratiqué lorsque les parents risquent de transmettre à leurs enfants des maladies génétiques graves et incurables. Il permet de sélectionner les embryons indemnes et de ne replacer que ces derniers dans l'utérus maternel.

Voir : injection intracytoplasmique de spermatozoïde, stérilité.