cancer de la plèvre

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Prolifération de cellules tumorales dans le tissu pleural.

CANCER PRIMITIF DE LA PLÈVRE

C'est le mésothéliome pleural, tumeur maligne dont la fréquence est en augmentation. Dans 70 % des cas, on met en évidence une exposition professionnelle à l'amiante, à laquelle sont exposés des sujets travaillant dans de nombreux secteurs industriels (extraction et tissage de l'amiante, construction navale, métiers du bâtiment). Les premiers signes apparaissent environ 35 ans après une exposition habituellement de plusieurs années, mais qui est parfois courte (quelques mois) et intense : douleurs sur un côté du thorax, pleurésie (épanchement de liquide entre les deux feuillets de la plèvre). L'utilisation de l'amiante est réglementée en France depuis 1977 et interdite depuis 1997. Le diagnostic repose sur l'interrogatoire du malade, sur la découverte de particules d'amiante dans ses crachats, sur l'aspect radiologique épaissi et irrégulier de la plèvre et sur la biopsie pleurale. Il n'y a pas de traitement vraiment efficace du mésothéliome, qui envahit progressivement la paroi du thorax, le poumon et le péricarde. La chimiothérapie peut contrôler durablement la maladie dans certains cas. La chirurgie est très rarement possible, seulement dans des formes très débutantes. Le mésothéliome métastase rarement. Un suivi radiologique professionnel et post-professionnel peut être proposé aux patients ayant été exposés à l’amiante. La maladie peut être reconnue au titre des maladies professionnelles et/ou par le fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (F.I.V.A.).

CANCER SECONDAIRE DE LA PLÈVRE

Beaucoup plus fréquent que le cancer primitif de la plèvre, il est en général dû à des métastases d'un cancer des bronches, du sein, de l'utérus, de l'ovaire ou du tube digestif. Il se manifeste presque toujours par une pleurésie (inflammation de la plèvre avec un épanchement de liquide entre ses deux feuillets, se traduisant par un essoufflement à l'effort et des douleurs thoraciques) et par une altération de l'état général du malade.

Diagnostic

Il se fonde sur la radiographie et le scanner thoraciques, qui montrent une opacité (tache blanche) enveloppant le poumon, et sur la ponction-biopsie pleurale, qui confirme la nature cancéreuse de l'épanchement et du tissu pleural.

Traitement

Il repose, d'une part, sur le traitement du cancer primitif (chimiothérapie, hormonothérapie), d'autre part sur l'évacuation du liquide pleural par ponction. Lorsque la pleurésie récidive, on peut effectuer une symphyse pleurale en accolant définitivement les deux feuillets de la plèvre par injection d'un produit irritant (talc, notamment).

Voir : mésothéliome, plèvre, thoracoscopie.