anémie ferriprive ou anémie par carence martiale ou anémie sidéropénique

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Diminution du taux d'hémoglobine dans le sang due au manque de fer dans l'organisme.

L'anémie ferriprive est la plus fréquente des anémies. Le manque de fer retentit surtout sur la fabrication de l'hème, molécule de l'hémoglobine, et donc sur la synthèse des globules rouges.

Causes

Elles sont très nombreuses et varient selon l'âge et le sexe. Chez le nourrisson, la cause la plus fréquente est l'insuffisance d'apport alimentaire riche en fer. Chez la femme enceinte, la carence en fer est fréquente, surtout lorsque les grossesses sont rapprochées, car le fœtus utilise le fer de sa mère pour fabriquer ses propres globules rouges. Toutefois, c'est chez la femme réglée que la carence en fer est la plus fréquente. En effet, les besoins en fer de la femme (de 2 à 3 milligrammes par jour) sont tout juste couverts par une alimentation normale ; tout accroissement des pertes, si minime soit-il, aboutit peu à peu à une insuffisance en fer. L'abondance du flux menstruel (avec ou sans cause organique) peut donc être responsable d'une carence en fer. Dans toutes les autres circonstances, la cause la plus fréquente est un saignement digestif, très souvent latent, qui justifie l'exploration complète du tube digestif. La malabsorption du fer, très rare, entre généralement dans le cadre d'une malabsorption globale (maladie cœliaque).

Symptômes et signes

Ce sont la pâleur de la peau et des muqueuses ainsi que la fatigue. Certains symptômes particuliers sont liés au retentissement du manque de fer sur différentes zones du corps : ongles fragiles et cassants, cheveux rares et fins, modifications des muqueuses digestives avec une tendance à l'atrophie de la muqueuse de la langue, parfois difficultés à avaler (dysphagie sidéropénique ou syndrome de Plummer-Vinson). On peut parfois constater une anomalie du comportement alimentaire (appelée pica) avec un goût pathologique pour la terre, la craie, le plâtre, la glace et, chez l'enfant et la femme, une augmentation modérée du volume de la rate.

Diagnostic

Il repose sur l'hémogramme (examen cytologique du sang), qui révèle une microcytose (diminution du volume des globules rouges), souvent accompagnée d'hypochromie (insuffisance de concentration en hémoglobine des globules rouges), et sur le dosage du fer dans le sérum, qui est bas avec des signes de diminution des réserves (transferrine augmentée ou ferritine basse).

Traitement

Il repose sur l'apport de fer par voie orale à des doses élevées, car seul 1/10 du fer avalé est absorbé par l'organisme. Un traitement de 3 mois est généralement indiqué. L'apport de fer par voie injectable n'est justifié que dans le traitement des grandes malabsorptions ou dans les intolérances digestives absolues au fer administré par voie orale. Il faut par ailleurs toujours traiter la cause de l'anémie lorsqu'elle est accessible à un traitement spécifique. Un traitement préventif peut être justifié (nourrissons, grossesses répétées).