zoulou

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

La langue zouloue – ancienne graphie française – fait partie du groupe bantou du Sud : elle est parlée et écrite en Afrique du Sud entre Port Elizabeth et Durban, par dix millions d'individus. T. Arbousset, en 1838, a sans doute été le premier à recueillir un chant d'éloge zoulou sur Chaka et à le transcrire. Il faut attendre le début du xxe siècle pour que les izibongo (ces louanges), qui constituent le principal monument verbal des Bantous du Sud, soient édités et leur fonctionnement poétique compris ; les plus célèbres de ces poèmes ont été composés jadis en l'honneur de grands personnages, rois, chefs de guerre, héros. Transmis oralement, ces longs textes condensent, en effet, en termes exaltés et lyriques, les principaux événements du passé, tout en prônant les valeurs que ces civilisations ont choisi de mettre au premier plan : les poèmes consacrés à Chaka, fondateur du royaume zoulou au début du xixe siècle, sont très nombreux. La langue zouloue transcrite devient le support d'une production écrite ; M. Fuze écrit une histoire des peuples noirs et R. Dhlomo donne des romans sur les grandes figures zouloues. Une poésie lettrée, composée directement par écrit, est l'œuvre du grand linguiste B. W. Vilakazi : cette tradition est poursuivie par D. Ntuli. Après l'instauration de l'apartheid, la littérature zouloue, placée sous surveillance, reste confinée à la description sociale : des universitaires romanciers comme C. T. Msimang essaient de renouveler la prose narrative.