roman comique
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Cette alliance, incongrue pour l'époque, entre le romanesque et le comique fut inventée par Scarron (le Roman comique, 1651-1657) : il s'agissait, dans la lignée des « histoires comiques », courts récits destinés à faire rire, comme la comédie, par la peinture ridicule des mœurs contemporaines (ainsi des Caquets de l'accouchée, 1622), de montrer que le roman, genre « noble » réputé « fabuleux », pouvait trouver une nouvelle source d'inspiration dans la représentation vraisemblable des gens ordinaires, et des réalités sociales et morales dans leur diversité. Ce roman se nourrit à la fois d'une tradition française (les fabliaux, Rabelais, les contes du xvie s.), et des romans picaresques espagnols. Ses représentants les plus marquants (Sorel, Histoire comique de Francion, 1623 ; Scarron, Furetière, le Roman bourgeois, 1666) en font également le lieu d'une interrogation très moderne sur les liens entre littérature et réalité.