renga

(« poème lié » en japonais)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Le terme renga apparaît pour la première fois en 1127. Le « renga court » (tanrenga), dont on trouve déjà un exemple dans le Recueil des dix mille feuilles (2e moitié du viiie s.), est un bref dialogue poétique, dans lequel l'interlocuteur doit compléter un vers de 5-7-5 ou de 7-7 syllabes, énoncé par une première personne, de manière à constituer un waka. À la fin du xiie s. se développa le « renga long », ou « renga en chaîne » , dans lequel alternent régulièrement des vers de 5-7-5 et 7-7 syllabes en chaînes de 100 vers. Composé parfois en solitaire, mais le plus souvent en groupes, lors de séances pouvant durer plusieurs jours et atteindre les 10 000 vers, le renga, à l'origine spirituel et ludique, fut bientôt soumis aux règles esthétiques du waka. En 1358, Nijo Yoshitomo (1320-1388) lui donnait ses lettres de noblesse en compilant avec Gusai, son maître (1284-1378), la première anthologie de renga, le Recueil de Tsukuba. Faisant suite aux Nouvelles Règles du renga (1372) de Nijo Yoshitomo, le Dialogue d'Azuma, rédigé en 1470 par le moine Sogi, achève de codifier le genre. Au début du xviie s., le renga est éclipsé par la vogue du haikai no renga, qui redonne vie à la veine du renga populaire et comique.