nouveau théâtre

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

La critique a réuni sous cette appellation l'ensemble des manifestations, fort diverses, du théâtre d'avant-garde dans les années 1950. À travers les œuvres d'Adamov, de Beckett, d'Ionesco, de Genet, de Vauthier, mais aussi d'Audiberti et de Pichette, se dessine un travail de sape de la vieille dramaturgie bourgeoise, de l'esthétique de la «  pièce bien faite » et de la pensée positiviste héritée du xixe siècle. Ainsi ce « nouveau » théâtre, dont le dénominateur commun est avant tout de rompre avec « l'ancien », met en avant une représentation nouvelle de l'humain, n'obéissant plus à la logique de la psychologie traditionnelle. L'homme social se voit réduit à l'homme « naturel », prisonnier de la trivialité de ses besoins et des objets nécessaires à sa survie ; son destin s'inscrit dans une perspective résolument absurde, mêlant le comique, voire le burlesque, au tragique.

Les grandes dates fondatrices du Nouveau Théâtre restent : les représentations de la Grande et la Petite Manœuvre (mise en scène par Roger Blin en 1950 au Théâtre des Noctambules) et de Ping-Pong (mise en scène par Jacques Mauclair en 1955, aux Noctambules) d'Adamov ; celles de la Cantatrice chauve (mise en scène de Nicolas Bataille, en 1950, aux Noctambules), de la Leçon (mise en scène de Marcel Cuvelier, en 1951, au Théâtre de Poche) et des Chaises (mise en scène de Sylvain Dhomme, en 1952, au Théâtre de Lancry) d'Ionesco ; celle surtout d'En attendant Godot (mise en scène de Roger Blin, en 1953, au Théâtre de Babylone) de Beckett.