livre du Lévitique
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Troisième livre du Pentateuque, en hébreu : Wayyiqrâ' (« Il appela »). La tradition rabbinique le désigne par « Torat cohanim », « Manuel des prêtres », en référence au contenu du livre. C'est ce terme qui est à l'origine du titre grec Levitikos. Le mot « lévite » désigne le prêtre à l'époque de la traduction de la Septante. C'est par ce texte que tout jeune juif commence à lire les Écritures. Le Lévitique présente une plus grande unité de style que le livre de l'Exode et les Nombres du fait que le texte relève de la rédaction sacerdotale désignée par le sigle « P ». Selon certains critiques, les chapitres XVII à XXVI constituent le « Code de sainteté » et viendraient d'une autre source appelée « H », bien plus ancienne que « P » . Israël a tout juste vécu l'exode d'Égypte et le peuple vit dans le désert. Dans le Lévitique, cette expérience d'exode reçoit une nouvelle interprétation : quand Dieu a fait sortir Israël d'Égypte, il l'a séparé des pratiques idolâtres des autres nations. Cet exode devient synonyme de « sanctification ». La sanctification n'a pas de connotation mystique. Il s'agit plutôt d'une séparation en vue d'une mission auprès des autres nations. Le peuple qui a été « sanctifié », c'est-à-dire mis à part pour servir Dieu, ne peut vivre comme les autres nations dont il a été « séparé » (Lv XI, 47 ; XVIII, 3-5 ; XX, 22-26 ; XXIII, 32-33). Le Lévitique réunit divers recueils de lois, marqués parfois par une conclusion propre (VII, 35-38 ; XXVI, 46) et dans lesquels les textes législatifs ont été le plus souvent groupés par identité de sujet. Les lois sur les années chabbatiques et les années jubilaires (XXV, 1-XXV, 55) présentent des parallèles avec les lois paléo-babyloniennes. Toutefois, la compilation finale de ces textes, difficiles à dater, se serait effectuée à la fin du vie s. av. J.-C.