livre d'Esther

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

L'un des Cinq Rouleaux (Megilloth) de la Bible hébraïque.

Ce récit, non historique, situé par l'auteur à l'époque perse, raconte comment une jeune Juive, Esther, introduite pour sa beauté dans le harem royal, gagne la faveur du roi Assuérus Xerxès ier (486-464) qui la fait reine. Sur le conseil de son vieil oncle Mardochée, Esther intervient auprès du roi pour sauver ses compatriotes du massacre fomenté par le ministre du roi, Aman. Il est lu à la synagogue à la fête des Purim, qui commémore le salut miraculeux. Le texte grec du Livre d'Esther cite explicitement le nom de Dieu que le texte hébreu ne mentionne nulle part (malgré une allusion en IV, 14). Présent dans les mystères médiévaux (Mistère du Vieil Testament, xve s.), le personnage de l'héroïne biblique a inspiré aux dramaturges modernes deux figures de femmes opposées : instrument passif de la Providence et modèle des vertus chrétiennes pour Lope de Vega (la Belle Esther, 1610) et pour Racine (1689). Esther apparaît dans toute sa complexité féminine chez Montchrestien (Aman ou la Vanité, 1601), Du Ryer (Esther, 1644) et Grillparzer (1863).