littérature malayalam
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
La littérature malayalam est la plus jeune des grandes littératures dravidiennes et l'une des plus variées de l'Inde. Si l'on fait remonter les débuts historiques du malayalam en 825 apr. J.-C., au commencement de l'ère Kollam, ce n'est qu'à partir des xe-xie s., que des textes de la littérature tamoule ancienne nous révèlent certaines traditions et certains thèmes folkloriques du pays Céra (du nom de la dynastie qui régnait à l'origine sur la région). L'œuvre la plus ancienne serait le Darukkavadham, chant consacré à la déesse Kali, qui remonterait au xe s.
C'est le Ramacaritam (xiie ou xiiie s.) qui inaugure véritablement la littérature malayalam. Une famille de poètes de Niranam donne au Kerala (de la fin du xive à la fin du xve s.) ses versions de la Bhagavad-Gita, du Mahabharata et du Ramayana. Le sanskrit joue un rôle capital dans l'évolution de la littérature, notamment par son apport de la rhétorique du kavya. Le plus ancien des textes de ce style manipravalam semble être le Vaisika tantra, traité sur l'art des courtisanes, tandis qu'apparaissent les campu, épîtres mêlant prose et vers, et dont la vogue se poursuivra jusqu'au xvie s. (Candrotsava), l'inspiration venant surtout, à partir du xive s., des thèmes mythologiques (Bharata campu, Ramayana campu). Eluttaccan (xvie s.) a donné les meilleurs exemples du genre kilippattu (« chant du perroquet »). Au milieu du xviie s. apparaît le drame musical dansé, le Kathakali, avec le Ramanattam de Kottarakkara Tampuram. C'est d'ailleurs autour d'une adaptation du kathakali par la communauté des Cakkiyar (Kutiyattam) que la prose, née dès le xiie s. dans un commentaire de l'Arthasastra de Kautiliya, se développe à travers l'importance particulière prise par le rôle du bouffon (vidusaka). La poésie traditionnelle survivra au xviiie s. avec Variyar de Ramapuram (1703-1753), au xixe s. avec le maharaja Swati Tirunal (1813-1847) et Irayimman Tambi (1782-1856), au début du xxe s. avec K. C. Kesava Pillai (1868-1914). Le « Grand Trio » formé par Asan (1873-1924), Vallatol (1879-1958) et Ulur Paramesvaran (1877-1949) domine les années 1920-1930 ; G. Sankara Kurup (né en 1901) est un auteur socialiste et symboliste. Le roman social inauguré par Candu Menon (1847-1899) et le roman historique par C. V. Raman Pillai (1858-1922) connaissent une fortune particulière avec Kesáva Dev (né en 1905), Basheer (né en 1910), Sivasankara Pillai Takali (né en 1914), S. K. Pottekkad (né en 1913) et M. T. Vasuvedan Nair (né en 1933), influencé par Hemingway.