le Livre des mystères du ciel et de la terre
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Ouvrage éthiopien, en langue guèze, connu par une copie manuscrite, soustraite à un couvent d'Égypte, que l'érudit provençal Peiresc s'était procurée en 1636. Jusqu'en 1950, ce manuscrit fut le seul disponible. On en connaît au moins deux autres aujourd'hui, dont l'un en Éthiopie, à Gunda Gundi. L'ouvrage réunit quatre traités : le premier est une explication symbolique de la création du monde ; le second, une explication de l'Apocalypse de Jean, attribuée à Jean lui-même ; le troisième est du même type que le premier (peut-être en a-t-il été séparé par l'insertion arbitraire du second) ; le quatrième traité est attribué à un auteur différent et révèle certains computs secrets. L'ensemble pourrait remonter à la fin du xive ou au début du xve s. Il faut y voir un ouvrage d'apologétique chrétienne d'un type connu : preuves du christianisme tirées de l'Ancien Testament. On y insiste beaucoup sur la Trinité, obstacle irréductible dans la polémique avec les juifs comme avec les musulmans. Les courants de pensée gnostiques ont pu influencer les auteurs et l'ouvrage affiche une certaine parenté avec le Livre d'Hénoch.