la Pléiade
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
C'est le terme devenu classique, depuis Sainte-Beuve, pour désigner le plus important courant poétique du xvie siècle français, à la tête duquel on place généralement Ronsard. Aussi bien est-ce chez ce dernier que, succédant au terme de Brigade – employé, dès 1552, pour désigner le groupe de ses condisciples du collège de Coqueret (Du Bellay, Baïf, Denisot, Pacate, etc.) –, apparaît, en 1556, celui de Pléiade, métaphore désignant les sept poètes réputés les meilleurs de son temps. Liste changeante au demeurant, qui, autour d'un noyau invariable – Du Bellay, Baïf, Jodelle, Tyard et, bien évidemment, Ronsard lui-même –, comprend des « étoiles variables » : La Péruse et Des Autels, inclus dans la liste en 1553, y sont remplacés en 1555 et 1556 par Peletier et Belleau. L'essentiel, toutefois, n'est pas cette liste même, mais la réalité qui, à travers elle, se profile : celle que constitue la nouvelle école poétique qui, après s'être manifestée en 1549 par le coup d'éclat de la Défense et Illustration de la langue française de Du Bellay, devait engager la poésie, et l'ensemble même de la littérature française, dans des voies profondément neuves. Totalement dominante dans les années 1550-1560, l'école de la Pléiade se vit concurrencée, à partir de 1570, par des tendances nouvelles, baroques et préclassiques.