ghazal

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

genre littéraire arabe dont la matière principale est la poésie amoureuse : celle-ci, destinée à chanter l'être aimé, à exposer tantôt la douloureuse tantôt l'agréable soumission à la passion qu'il suscite, occupe une place importante dans la littérature arabe classique. La vieille poésie bédouine n'en est pas exempte (voir la première partie de la qasida). Cependant, c'est à partir du viiie siècle que le genre commence à se constituer grâce à des poètes comme al-'Ardji ou Djamil, chacun dans sa tonalité propre, érotique et joyeuse, ou bien 'udhrite et désespérée. Vers la fin de ce même siècle, le genre s'impose pleinement avec Bachchar ibn Burd, al-'Abbas ibn al-Ahnaf, Abu Nuwas, traduisant les subtilités de l'amour courtois, fortement teinté de néoplatonisme. Le muwachchah et le zadjal furent également touchés. Le ghazal passa plus tard à la littérature persane (pièce de 5 à 15 vers, comportant, à la fin, le nom de plume du poète), turque (où il se déploie de Yunus Emre à Fuzuli, à Namik Kemal et à Ziya Pasça), urdu (où il adopte un caractère plus intellectuel, avec Ghalib, Asghar de Gondwana, Muhammad Iqbal).