Youenn Drezen
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français d'expression bretonne (Pont-l'Abbé 1899 – Lorient 1972).
Sa langue maternelle était le breton et il n'apprit le français qu'à l'école primaire. Destiné à la prêtrise, il fut envoyé au petit séminaire des pères de Picpus à Fontarabie (Espagne), où il se trouva avec d'autres jeunes bretons, comme Jakez Riou. Prenant conscience que la culture qui lui avait été inculquée lui était étrangère, il se remit à l'étude du breton. Au bout de six ans d'exil, il quitta le séminaire et, après avoir exercé divers métiers (commis de marchand de vin, photographe), entra en 1924 dans le journalisme : quand fut fondée, en 1925, la revue Gwalarn, il y publia des traductions, des poèmes et des nouvelles. Ses longs poèmes Kan da Gornog (Chant à l'Occident) et Nozvezh Arkuze beg an enezenn (la Veillée d'Arkus au bout de l'île) révèlent un lyrisme d'une grande musicalité. Marquée d'un certain pessimisme, son œuvre romanesque est écrite dans un breton d'une rigoureuse pureté de forme, mais émaillé de termes savoureux et de truculentes expressions du terroir bigouden : outre une histoire d'amour, An Dour en-dro d'an Inizi (l'Eau autour des îles, 1932) et Skol-louarn Veig Trebern (l'École buissonnière d'Hervé Trébern, 1958), son œuvre maîtresse reste un roman social Itron Varia Garmez (Notre-Dame des Carmes, 1941).