William Burroughs
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain américain (Saint Louis, Missouri, 1914 – Lawrence, Kansas, 1997).
Après son premier roman (Junkie, 1953), il rencontre Allen Ginsberg avec qui il échangera une importante correspondance (Lettres de Yage, 1963) et devient un des principaux représentants de la Beat Generation. Construits à partir d'éléments autobiographiques, notamment l'expérience de la drogue, ses romans sont caractérisés par leur fragmentation psychédélique où s'efface la spécificité de l'individu : cette évolution est nette dans Festin nu (1959), dont l'obscénité atroce et perverse renvoie à un monde à la Jérôme Bosch, ainsi que dans la Machine molle (1961), le Ticket qui explosa (1962), Nova Express (1964), les Garçons sauvages (1971), Havre des saints (1973), les Derniers Mots de Dutch Schultz (1975) et le Métro blanc (1976). L'innovation littéraire (collage, montage, mixage, cut-up) ne se sépare jamais d'un propos anarchisant qui retourne l'autonomie du langage contre les systèmes répressifs et leurs divers discours. L'œuvre devient le lieu d'une guérilla contre toutes les conventions, et particulièrement contre la culture dominante américaine : Cités de la nuit écarlate (1981), suivi de Parages des voies mortes (1983) et de Terres occidentales (1988).