Paul Willems

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain belge de langue française (Edegem 1912 – Anvers 1997).

Après avoir publié quatre romans (Tout est réel ici, 1941 ; l'Herbe qui tremble, 1942 ; Blessures, 1945 ; la Chronique du cygne, 1949), il se consacre surtout au théâtre, et fait jouer une quinzaine de pièces dont le Bon Vin de M. Nuche (1949), Il pleut dans ma maison (1963), Warna (1963), la Ville à voile (1967), les Miroirs d'Ostende (1974), Nuit avec ombres en couleurs (1983). Fortement marqué par le romantisme allemand, Willems accorde à la nature et aux éléments une place primordiale dans son univers original, où le mystère poétique est l'objet d'une quête incessante : poursuite des reflets, plongées dans le rêve, interrogation des doubles et des analogies. Mais l'exploration onirique se leste parfois de mort et de souffrance ; le constat du tragique de la condition humaine l'emporte dans les pièces les plus récentes, où le ton se fait souvent âpre et pessimiste. Le fréquent humour langagier des personnages double une ironie féroce à l'égard de nos manies, sottises et illusions. Willems a développé dans toute son œuvre une forme d'une grande liberté, à l'écart des modes et des courants littéraires de ces dernières décades.