Peter Weiss

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain suédois d'origine allemande (Nowawes, auj. Potsdam-Babelsberg, 1916 – Stockholm 1982).

C'est au théâtre qu'il se consacre, influencé par l'esthétique brechtienne : dans la Persécution et l'Assassinat de Jean-Paul Marat (1964, ou encore Marat-Sade), il obtient l'effet de distanciation en faisant représenter la mort de Marat « par la troupe des acteurs de l'hospice de Charenton sous la direction de Monsieur de Sade ». Il affirme alors la nécessité pour l'écrivain de l'engagement politique (Dix Points de travail d'un auteur dans le monde partagé, 1965). Voulant mettre l'art au service de la révolution, Weiss expérimentera par la suite d'autres formes : théâtre documentaire (l'Instruction, 1965) ou d'agitprop (le Chant du grand épouvantail lusitanien, 1967 ; Viet Nam Diskurs, 1968), avant de revenir à des schémas plus conventionnels (Trotski en exil, 1970 ; Hölderlin, 1971). En prose, avec les trois volumes du « roman » Aesthetik des Widerstands (1975-1981), il rédige une « biographie rêvée », testament spirituel et clé de son œuvre.