Wang Meng

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Romancier chinois (Pékin 1934).

Collégien, il adhère au P.C.C. (1948), dont il est toujours membre. Révolutionnaire actif dès son adolescence, d'une fidélité exemplaire à son idéal communiste, il sera piégé par la pseudo-libéralisation des Cent Fleurs, à cause d'un court roman, le Jeune Nouveau Venu au Département de l'Organisation (1956), dans lequel il dénonce la bureaucratie en plein essor. En 1963, il choisit l'exil pour le Xinjiang, ce qui, paradoxalement, lui vaudra de survivre à la Révolution culturelle : de cet exil bénéfique naîtront (1984-1985) des récits, où le sentiment de la nature, l'humour du narrateur, joints à une inextinguible chaleur humaine, donnent à la « différence » ouighoure une valeur hautement positive. Réhabilité en 1979, il retrouve Pékin et ne cesse plus d'écrire, après un silence de près de vingt ans. Refusant toutes les étiquettes, ce polygraphe (fiction, pamphlets, critique littéraire...) publie le Salut bolchevique (1979) et 5 nouvelles (l'Œil de la nuit, le Papillon...) qui lui valent d'être considéré par la critique comme « le pionnier en R.P.C. de la technique du courant de conscience ». Ministre de la Culture (1986-1989), démissionnaire lors du massacre de Tian'Anmen, il a l'audace d'écrire satires et pamphlets (Nec plus ultra, 1987) et d'attaquer en justice ceux qui l'accusent de tourner en dérision Deng Xiaoping (Dur, dure le brouet, 1991). Aujourd'hui, cet humaniste, infatigable globe-trotteur, écrit de grandes sagas retraçant les destinées d'hommes et de femmes, de 1949 à nos jours (5 tomes, les Saisons, chacun couvrant dix années).