alaqâ Walda Mâryâm

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Ecclésiastique et historien éthiopien (seconde moitié du xixe s.), auteur d'une des chroniques de l'empereur Théodore (1855-1868).

Écrite en amharique, comme celle du dabtarâ Zannab, la chronique de Walda Mâryâm est moins riche en détails mais plus complète, puisqu'elle couvre toute la vie du souverain. C'est l'œuvre d'un témoin engagé ; il a assisté à la plupart des événements qu'il décrit. Tout en s'efforçant de suivre l'ordre chronologique, il se laisse souvent aller à des retours en arrière. Son récit est parfois elliptique, faisant allusion à des faits dont il n'a pas parlé, souvent abrupt. Cela nous fait pénétrer dans la technique de rédaction de l'œuvre : récit écrit, mais jamais relu. L'auteur se complaît à rapporter des anecdotes précises et très éclairantes, à citer des vers composés à l'occasion de tel ou tel événement. Lorsqu'il juge des comportements, il reflète l'opinion des milieux ecclésiastiques proches du métropolite. Il nous donne, dans le cours du texte, des indications sur l'œuvre et sur sa propre carrière. La chronique a été écrite en 1881, treize ans après la mort de Théodore, sans doute à la cour du roi du Choa Ménélik, ce qui explique l'attention bienveillante portée aux faits et gestes de ce dernier. Walda Mâryâm était, en effet, un Choan, originaire de Mehuy Qwollâ Warraw, et, bien qu'au service de Théodore, en relations secrètes avec Ménélik du vivant même de son maître.