Alfred Elton Van Vogt

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain américain (Winnipeg 1912 – Los Angeles 2000).

Journaliste, auteur de pièces radiophoniques, Van Vogt aborde la science-fiction en 1939 avec une nouvelle que J. Campbell accepte pour Astounding. La majeure partie de son œuvre (romans et nouvelles), écrite entre 1940 et 1950, appartient à « l'âge d'or de la science-fiction » : la Faune de l'espace (1950), À la poursuite des Slans (1946), les Armureries d'Isher (1951), les Fabricants d'armes (1947), le Livre de Ptath (1947), le Monde des Non-A (1948, traduit en 1953 par Boris Vian), les Joueurs du Non-A (1956). Après avoir tenté dans les Non-A de propager les vertus de la « sémantique générale » de A. Korzybski (Science and Sanity, 1933), Van Vogt se rallie dans les années 1950 aux théories non moins douteuses de la « dianétique » prônée par Ron Hubbard, fondateur de la « scientologie » qui vise à une « optimisation » de l'appareil psychique. Van Vogt utilise alors le thème des pouvoirs psychiques selon un shéma récurrent : un individu, appartenant à un monde situé dans un futur plus ou moins éloigné, semblant avoir perdu son identité, se trouve plongé dans une situation de crise dont la résolution est liée à sa découverte de pouvoirs psychiques singuliers (contrôle absolu de la matière, immortalité). Préoccupé par l'avenir de l'humanité, Van Vogt ne conçoit d'altérité et d'alternative que dans un devenir psychique assimilable à un devenir divin, émancipant toutes les forces inhibées dans une organisation sociale trop humaine, d'où les figures de barbares, d'empereurs et de guerriers qui donnent consistance à son désir de dépense et de démesure.