Aleksandre Garsevanis dze Tch'avtch'avadze

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète géorgien (Saint-Pétersbourg 1786 – Tiflis 1846).

Fils de l'ambassadeur du roi Erek'le II en Russie, élevé à Saint-Pétersbourg, exilé pour avoir participé à la conspiration nationaliste de 1804, puis amnistié, il fait carrière dans l'armée russe et entre en 1814 dans Paris avec les Alliés coalisés contre Napoléon. Officier d'état-major au Caucase, il participe, notamment, en 1812 à la répression de l'insurrection paysanne de K'axétie et en 1843 à l'invasion du Daghestan. Lisant depuis l'enfance le russe, le français, l'allemand, le persan et le turc, il traduit en géorgien, entre autres, Pouchkine, Lermontov et Hugo. Dans les années 1830, son salon de Tiflis, capitale intellectuelle et artistique de la Transcaucasie russe, reçoit de nombreux visiteurs étrangers et réunit en des soirées sans fin toute une jeunesse ivre de poésie et de musique, sous le charme des jolies princesses Ek'at'erine, que Baratachvili aima sans espoir, et Nino, qu'épousa Griboiedov, l'écrivain russe, ministre plénipotentiaire en Perse, où il périt assassiné en 1829, héros du roman de Iuri Tynianov, la Mort du Vazir-Moukhtar, qui dépeint d'une manière incomparable l'atmosphère envoûtante de cette ville aux cinquante langues, à la fois si orientale et si européenne. Sa poésie chante encore, dans la tradition persane, le vin et l'amour, Quand tu m'aimais (1842) mais pleure aussi, sur un mode déjà romantique, la liberté perdue et la fuite du temps, Hélas, les temps, les temps, le Lac de Gogtcha (1841).