Shu Qingchun, dit Lao She
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain chinois d'origine mandchoue (1899 – 1966).
Romancier et dramaturge, il fut l'une des principales victimes de la Révolution culturelle. Issu d'une famille modeste, sa profession d'enseignant et ses études d'anglais lui permettent une bonne connaissance de l'Occident anglophone, où il séjourne (Londres, 1924-1929 ; États-Unis, 1946-1949). Son premier grand roman, la Cité des chats (1932), est une satire virulente de la situation de la Chine menacée par l'invasion japonaise et impuissante devant ses divisions internes. C'est avec le Pousse-pousse (1936) que Lao She acquiert sa véritable envergure : ce roman décrit l'existence tragique d'un tireur de pousse pékinois, surnommé Chameau ; dans ce tableau réaliste et plein de verve de sa ville natale, Lao She met en scène le petit peuple traîne-misère de Pékin, qui fait face au mal-vivre avec humour et gentillesse. C'est toujours le petit peuple pékinois que l'on retrouve dans la trilogie Quatre Générations sous un même toit, qui a pour thème la survie de Pékin sous l'occupation japonaise. L'œuvre dramatique débute durant la guerre sino-japonaise avec des pièces patriotiques (la Patrie d'abord, 1940). De l'abondante production théâtrale qui suit, on retient surtout la Maison de thé (1957), où revit toute l'émotion des vieux Pékinois face à l'évolution de leur ville. Après 1949, Lao She n'écrit plus de roman, excepté l'Enfant du nouvel an, inachevé, d'inspiration autobiographique, inédit jusqu'en 1979. Le style de Lao She romancier, qui s'alimente aux sources populaires de la langue de Pékin, riche d'images et de tournures originales, a donné à la langue des « gens de peu » ses lettres de noblesse. Le 24 août 1966, l'écrivain, roué de coups par les gardes rouges, est retrouvé mort près d'un lac de Pékin. Il sera réhabilité en 1978.