Jaroslav Seifert

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète tchèque (Prague 1901 – id. 1986).

Débutant avec une poésie prolétarienne (la Ville en larmes, 1921), il évolue vers la joie de vivre du poétisme (Sur les ondes de la T.S.F., 1925 ; Le rossignol chante mal, 1926), puis traite avec mélancolie du temps qui passe, de l'amour, de l'attachement à la mère et au pays (le Pigeon voyageur, 1929 ; Une pomme tombée du giron, 1933 ; les Mains de Vénus, 1936 ; Adieu printemps, 1937). Pendant la tourmente des années 1940, ces thèmes intimistes prennent une dimension collective (Huit Jours, 1937 ; Éteignez les lumières, 1937 ; l'Éventail de Božena Němcová, 1940 ; Vêtue de lumière, 1940 ; le Pont de pierre, 1944 ; le Casque plein d'argile, 1945 ; Le peintre s'en alla pauvrement dans le monde, 1949 ; Chanson de Vitorka, 1950 ; Mozart à Prague, 1952 ; Maman, 1954 ; le Garçon et les Étoiles, 1956 ; Prague, 1958), tandis que l'épreuve de la maladie, le face-à-face avec le vide de la mort approfondissent sa méditation sur l'existence et décantent son écriture (Concert sur l'île, 1965 ; le Moulage des cloches, 1967 ; la Comète de Halley, 1968). Dénonçant les méfaits du stalinisme, signataire de la Charte 77, il est le symbole d'une littérature dramatiquement dispersée : ses derniers recueils de poèmes (la Colonne de peste, 1973 ; le Parapluie de Piccadilly, 1977), ses souvenirs (Toutes les beautés du monde, 1981) paraissent à l'étranger. Le prix Nobel couronne son œuvre en 1984.