Olivier Rolin

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Romancier français (Boulogne-sur-Mer 1947).

« La littérature ne peut vivre que si on lui assigne des objectifs démesurés, voire impossibles à atteindre » : cette citation de Calvino, il en a fait sa profession de foi. Avec Phénomène futur (1983), son œuvre marque d'emblée l'obsession du temps, qu'on retrouve notamment dans l'Invention du monde (1993), où l'ampleur du simultanéisme renoue avec le fantasme du livre somme : restituer, à partir de 500 quotidiens internationaux, l'actualité d'un même jour à travers la planète. C'est dire que l'inspiration de cet ex-soixante-huitard (se racontant dans Tigre en papier, 2002), traducteur de Mendoza et de Castro Caycedo, n'est pas séparable d'un certain cosmopolitisme (En Russie, 1987 ; Sept Villes, 1988). L'imaginaire géographique (Mon galurin gris, 1997 ; Paysages originels, 1999) nourrit le sentiment d'exil, de l'onirisme de Bar des flots noirs (1987) à la Langue, suivi de Mal placé, déplacé (2000), en passant par les épaves de Port-Soudan (1994) et les vanités archéologiques de Méroé (1998).