Robert Vivier
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain belge de langue française (Chênée-les-Lièges 1894 – La Celle-Saint-Cloud 1989).
Engagé volontaire en 1914, il combat sur le front de l'Yser en simple soldat : il lui faudra près de cinquante ans pour exorciser, en l'intériorisant, le visage de la guerre (la Plaine étrange, 1923 ; Non, 1931 ; Avec les hommes, 1963). Romancier populiste – d'un populisme « anoblissant » –, c'est aussi un observateur minutieux, greffier des petites choses de la vie. Ses héros sont saisis dans la vie unanime qui les subjugue et les emporte (Folle qui s'ennuie, 1933 ; Mesures pour rien, 1947). Il raconte ainsi la vie d'Antoine le Guérisseur, ouvrier métallurgiste fondateur, au début du siècle, d'une secte mystique dans la banlieue industrielle de Liège (Délivrez-nous du mal, 1936). Poète issu du Parnasse, il emprunte l'esthétique symboliste pour s'approcher, vers 1927, du surréalisme (Au bord du temps, 1936 ; Tracé par l'oubli, 1951 ; Un cri du hasard, 1966 ; le Train sous les étoiles, 1976 ; S'étonner d'être, 1978). Cet universitaire liégeois, romaniste, exégète de Dante, Baudelaire, Villon, Racine, Verlaine ou Supervielle, est également l'auteur de réflexions sur la traduction et sur l'essence de la poésie.