Augusto Roa Bastos

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain paraguayen (Asunción 1917-id. 2005).

Il participe à la guerre du Chaco contre la Bolivie (1932-1935) et, durant la Seconde Guerre mondiale, devient correspondant de guerre en France et en Angleterre. À la suite de la guerre civile de 1947, il s'exile à Buenos Aires puis réside en France. Auteur de récits d'une grande vigueur descriptive, mêlant le guarani et l'espagnol (le Tonnerre parmi les feuilles, 1953 ; Terre en friche, 1966 ; Bois brûlé, 1967 ; Morienca, 1969 ; Corps présent, 1971), il se révèle dans ses nouvelles (Récits de la nuit et de l'aube, 1985) et, surtout, dans deux romans : Fils de l'homme (1960), vaste fresque de la vie nationale, et Moi, le suprême (1974), récit relevant du genre appelé « roman de la dictature », inspiré par le personnage du dictateur Francia, maître du Paraguay de 1814 à sa mort (1840). Avec Moi, le suprême, Rao Bastos compose un roman qui est aussi un livre d'histoire, un essai de philosophie politique, un ouvrage de théorie littéraire, un témoignage contre la dictature et une recherche de l'identité paraguayenne, des origines à nos jours.