Nicolas Rapin

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Magistrat et écrivain français (Fontenay-le-Comte v. 1540 – Poitiers 1608).

Avocat de 1562 à 1569, vice-sénéchal de Fontenay de 1576 à 1585, nommé lieutenant-criminel à Paris en 1584, Rapin prit le parti des « politiques » (loyalistes ennemis de la Ligue). Après la victoire d'Henri IV, il rentra à Paris avec l'armée royale et reçut la charge de rétablir l'ordre dans la capitale, puis dans plusieurs provinces. En 1605, il se retira pour se consacrer à l'activité littéraire. Constituée de pièces écrites les unes en latin, les autres en français, l'œuvre de Rapin comporte, outre des traductions d'auteurs anciens (Ovide, Martial et surtout Horace), d'Italiens (l'Arioste) et de la Bible (Sept Psaumes pénitentiels traduits en 1588), un ensemble assez varié de pièces personnelles. C'est aux Plaisirs du gentilhomme champestre (1575), poème inspiré par les Plaisirs de la vie rustique de Pibrac, que le poète dut sa célébrité (quarante rééditions de 1575 à 1700). Outre des pièces amoureuses, les unes de veine gaillarde (la Douche, 1598), les autres d'inspiration néoplatonicienne (l'Amour philosophe, 1599) ou pétrarquiste comme les trois groupes de sonnets publiés en 1572, 1581 et dans l'édition posthume de ses œuvres, sa production poétique comporte essentiellement des pièces de circonstance. Ce poète est demeuré étranger aux courants baroque et maniériste, et sa véritable originalité consiste à avoir tenté, sans succès, de reprendre le projet de Baïf d'imposer dans la poésie française la pratique des vers mesurés à l'antique.