Quintilien

en lat. Marcus Fabius Quintilianus

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Rhéteur latin (Calagurris Nassica, auj. Calahorra, Espagne, v. 30 – v. 97 apr. J.-C.).

Fils d'un rhéteur espagnol, il exerça la profession d'avocat à Rome, puis ouvrit une école de rhétorique qui devint la plus réputée de la ville et eut, parmi ses élèves, Pline le Jeune, Tacite et les neveux de Domitien. Sa notoriété lui valut d'être le premier rhéteur à recevoir de Vespasien un traitement annuel de 100 000 sesterces, ce qui officialisait l'enseignement de la rhétorique destiné à la jeunesse romaine. Vers 95, il consigna l'essentiel de son enseignement dans l'Institution oratoire (De institutione oratoria) en douze livres, dont le manuscrit complet fut découvert au xve s. et qui trace un programme complet de l'éducation depuis la prime enfance. En réaction contre le goût « moderne » représenté par l'école de Sénèque, Quintilien prône le retour au classicisme cicéronien, sans bien percevoir pourtant que, avec l'évolution sociale et politique, il n'y a plus de place à Rome pour l'éloquence, et que, désormais, une éducation entièrement fondée sur la rhétorique cicéronienne est un anachronisme. L'ouvrage exerça une forte influence sur Érasme et sur l'éloquence parlementaire de la Renaissance.