Prudence

en lat. Aurelius Prudentius Clemens

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète latin (Calahorra 348 – v. 410).

Haut fonctionnaire de l'Empire, il décida, à 59 ans, de consacrer à Dieu ses années de retraite : c'est ainsi qu'il composa, avec une impressionnante fécondité, plus de 20 000 vers à la gloire de la religion chrétienne. Ses poèmes lyriques (Cathemerinon, Peristephanon), épiques (Psychomachia), didactiques (Apotheosis, Hamartigenia – sur l'origine du mal), polémiques (Contre Symmaque), ont pour ambition de doter la communauté chrétienne d'un corpus poétique susceptible de rivaliser avec les œuvres d'Horace, de Lucrèce, de Virgile et de Juvénal, voire de les supplanter dans les programmes scolaires et la vie culturelle. Si son œuvre didactique est un peu lourde, et sa Psychomachia (« Les batailles de l'âme ») passablement monotone, le Contre Symmaque ne manque pas de verve, et les deux premiers recueils cités, qui rassemblent, l'un des « hymnes pour chaque heure du jour », l'autre des « hymnes sur les couronnes » (science des martyrs), font de lui le plus grand poète lyrique latin après Horace.